Introduction à la session budgétaire 2014 : intervention de Franck Delattre

Monsieur le Président,

Monsieur le Président du CESER,

Chers collègues,

 

Nous sommes réunis pour l’ouverture d’une session budgétaire 2014, qui sera probablement la dernière du mandat qui nous a été confié et ceci dans un contexte incertain comme j’ai pu le signaler lors du DOB :

–          Incertain d’abord parce que le volet régional de l’acte III de la décentralisation n’est pas abouti ;

–          incertain, ensuite parce que le volet multimodal, et en particulier le financement des routes, dans les prochains Contrat Plans Etat-Région n’est pas défini ;

Concernant l’acte III de la décentralisation, nous espérons un renforcement du rôle des régions par la simplification du mille-feuille administratif. Il faudra également veiller à ce que leur rôle soit celui de chefs de file sur le développement économique, l’innovation, les transports et l’aménagement du territoire.

Concernant le volet multimodal, je souhaiterais rappeler la nécessité de la conversion écologique des territoires : l’investissement sur les modes de transports doux et non carbonés ne doit pas pâtir d’une politique qui mobiliserait trop de moyen sur les routes. D’autant plus que l’éco-taxe, aujourd’hui suspendue jusque 2015 aurait pu générer 33M€ d’investissements pour les infrastructures du territoire Picard.

La conversion écologique, c’est également les transports publics du territoire qui doivent être considérés comme des biens de première nécessité et taxés comme tels.

C’est aussi une politique fiscale plus juste, plus progressive. L’annonce de Jean-Marc Ayrault sur la volonté du gouvernement de remettre à plat le système fiscal va dans le bon sens. Mais il faut que nous, régions, entrions dans le débat. La grande réforme fiscale que nous attendons doit impérativement inclure la dimension de la fiscalité locale pour donner plus d’autonomie financière aux régions.

Dans ce contexte incertain, nous savons que le taux de chômage atteint des records, que les emplois précaires se multiplient, les temps partiels subis explosent, tout comme le nombre de demandeurs des Restaus du Cœur en cette période hivernale. Dans le même temps, les écarts entre les plus riches et les plus pauvres se creusent, les plans sociaux se suivent et se ressemblent, pointant du doigt un modèle économique productiviste à bout de souffle.

Nous savons aussi que nos marges de manœuvre sont contraintes par un contexte économique difficile. Cependant, notre budget doit traduire notre volonté de solidarité, de partage et d’aide aux picards les plus en souffrance. Nos politiques en matière de transport, de logement, de formation, d’économie sociale et solidaire et bien d’autres traduisent cette volonté.

Région en transition, la Picardie pourra bénéficier de fonds européens orientés vers des investissements d’avenir, nous savons que nous n’avons pas le droit de manquer le virage de la transition énergétique et de la structuration de certaines filières d’avenir.

En définitive, dans de nombreux domaines nous devons faire plus avec autant, voire moins. C’est un exercice périlleux mais c’est aussi une chance pour nous, élus, qui devons réorienter nos choix pour plus de justice sociale et environnementale.

Alors avec tous ces éléments, on notera que le budget qui nous est proposé est marqué par un effort important en matière d’investissement notamment sur les transports, l’aménagement ou l’enseignement. C’est ainsi faire preuve de détermination que de ne pas céder aux sirènes de l’austérité et de maintenir l’effort dans les filières d’avenir, celles qui feront les équipements, les formations, les emplois et les infrastructures de demain.

Ces crises environnementales, sociales et sanitaires que nous vivons rendent impératives des politiques ambitieuses de lutte contre l’exclusion en direction des personnes les plus fragilisées par cette période difficile. Les pouvoirs publics, Etat ou Régions, doivent se préoccuper de leur sort et leur permettre d’affronter cette tempête.

C’est notamment ce que nous devons faire, ici, en Picardie, avec ce budget.

Je vous remercie.

 Franck Delattre

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