Tribune Février – Mars 2011 : La nature ne négocie pas
La nature ne négocie pas
L’année 2010 restera tristement dans les annales. En plus d’être l’année où la température de la Terre a été la plus élevée depuis 150 ans, c’est aussi une année de catastrophes naturelles dramatiques. Les séismes en Haïti, au Chili et en Chine, les inondations au Pakistan et en Australie mais aussi les incendies en Russie ont ponctué les saisons.
La France n’a pas été épargnée, touchée par la tempête Xynthia et les inondations dans le Var. Au total, 295 000 personnes ont péri dans le monde à cause des catastrophes naturelles.
Pourtant, malgré la responsabilité avérée de notre modèle de développement dans certaines de ces catastrophes, en France, le gouvernement ne cesse de reculer et freine la mise en œuvre des dernières politiques rescapées du Grenelle de l’Environnement. Se recentrant sur sa base électorale, Nicolas Sarkozy a fait de l’environnement le cadet de ses soucis lors du dernier remaniement, lui supprimant le statut de ministère d’Etat et l’amputant du volet «énergie» : tout un symbole !
Un symbole qui s’est depuis concrétisé par des actes lourds de conséquences. Le vote du budget 2011 de l’Etat s’est transformé en une chasse aux avantages fiscaux écologistes, dont, notamment, la réduction de moitié du crédit d’impôt pour le photovoltaïque. Et que dire des projets des parcs éoliens en mer qui restent au point mort ou de la baisse des subventions à l’installation des agriculteurs «bio» !
Dernière trouvaille, des projets visant à exploiter les «gaz de schiste» en France semblent fleurir alors que le procédé d’extraction crée des menaces graves, en particulier pour les nappes phréatiques, et contribue au réchauffement climatique. Comme pour la centrale à gaz de Verberie il s’agit d’une fuite en avant ruineuse et déraisonnable par l’exploitation des ressources naturelles.
Il faut sans cesse «remettre sur le métier» les enjeux environnementaux qui n’intéressent certains acteurs politiques que le temps d’une élection. C’est aussi un autre modèle de société, moins consommateur de ressources, que nous devons encourager partout.
C’est le sens de notre engagement d’élu(e)s écologistes.
François Veillerette et Christophe Porquier, pour le groupe Europe Ecologie – Les Verts