Santé environnementale: le gouvernement ne doit pas oublier les perturbateurs endocriniens!

La deuxième Conférence Environnementale, rendez-vous désormais annuel de la société civile et des acteurs environnementaux, s’est refermée samedi. En 2012, la table ronde consacrée à la santé environnementale avait été une déception.

En 2013, le dialogue n’a même pas eu lieu: le gouvernement a décidé d’exclure ces acteurs associatifs importants des discussions. Pourtant, il y a urgence.

A travers la qualité de l’alimentation, de l’eau et de l’air, la pollution touche directement les fonctions fondamentales de notre espèce, telles que la reproduction, le développement et la croissance du fœtus. Les perturbateurs endocriniens font partie de cette pollution.
Il s’agit de substances chimiques qui modifient directement le système hormonal de l’humain. Ils peuvent avoir des effets sur la baisse de la qualité du sperme, l’augmentation de la fréquence d’anomalies du développement des parties génitales et de la fonction de reproduction. Ils constituent une menace de plus en plus insupportable pour notre population et une charge croissante pour notre système de santé.

Pourtant ces perturbateurs sont parmi les substances dont l’impact sur le corps humain est le plus sous-estimé. Beaucoup de recherches sont encore nécessaires pour mesurer par exemple les « effets cocktail » de ces substances agissant en mélange. Des gouvernements comme le Danemark n’ont pas hésité à appliquer le principe de précaution et interdisent les phtalates dans les produits de consommation touchant à la peau et aux muqueuses.

La Conférence Environnementale 2012 aurait du déboucher sur une véritable stratégie nationale des perturbateurs endocriniens. On attend toujours que les résultats de la première Conférence Environnementale et de la table ronde santé environnement soient portés à la connaissance du grand public ainsi qu’à tous les contributeurs, participants. Des conservatismes veulent revenir sur l’exclusion des pesticides perturbateurs endocriniens prévue au niveau européen. De leur côté, et sans attendre, certaines Régions se sont d’ores et déjà engagées dans des actions concrètes dans ce domaine encore méconnu du grand public.

Agir concrètement

En Ile-de-France, Laure Lechatellier, vice-présidente EELV, a décidé d’ériger les perturbateurs endocriniens au rang de « Grande cause régionale » pour l’année 2013. Cette Région consacre 200.000 euros au soutien d’associations qui souhaitent informer, sensibiliser, prévenir les risques sanitaires induits par les perturbateurs. La Région a aussi soutenu la publication d’un Guide conseil sur les produits de consommation courante. On y trouve notamment un tableau qui permet au grand public de reconnaître les substances sur les étiquettes des produits et donne des conseils : Quels produits éviter ? Quel label privilégié ? Quelles alternatives ?

En Rhône-Alpes, la délégation Santé-Environnement d’Alain Chabrolle, Vice-président EELV, incite les entreprises rhônalpines à innover en éliminant des produits toxiques en les substituant par des produits plus sains pour la santé de leur personnel. C’est ainsi que 30% des pressings en Rhône-Alpes ont été reconvertis afin de remplacer le polychloroéthylène par des procédés plus écologiques comme l’aquanettoyage. La même démarche a été engagée dans des branches industrielles très concernées comme les cabines de peinture, le décolletage ou encore dans la branche de l’imprimerie.

En Picardie François Veillerette, Vice-président EELV, soutient des projets de recherche sur la présence de résidus de pesticides dans l’air ou dans le méconium, l’introduction d’aliments biologiques en restauration collective, la prise en compte du critère « environnement santé » dans les achats publics, la promotion du « Zéro Phyto » dans les espaces publics et l’organisation d’une colloque national sur le thème des perturbateurs endocriniens fin 2013.

 

François Veillerette, vice-président Environnement, Alimentation et Santé de la région
Picardie

Laure Lechatellier, vice-présidente Action sociale, Santé, Formations sanitaires et sociales et
Handicap de la région Ile-de-France
Alain Chabrolle, vice-président Santé et Environnement de la région Rhône-Alpes

 

Cette tribune est à retrouver sur le site du Huffington Post.

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