Session du 28 juin 2013 : Intervention de Franck Delattre sur le Compte Administratif et le Budget Supplémentaire

M. DELATTRE : Monsieur le Président, monsieur le Président du CESER, chers collègues, chaque année on le dit et on le répète, l’examen du budget supplémentaire et du compte administratif est un exercice plus technique que réellement politique. Quoi qu’il en soit, il est toujours le reflet du contexte dans lequel nous évoluons et nous aurions tort de ne pas nous pencher plus en détail sur ces colonnes de chiffres. Ceci étant dit, je souhaiterais revenir sur les plus significatifs.

Malgré un contexte fiscal que l’on sait délicat pour les Régions, nous noterons une augmentation de 27 M€ de recettes par rapport au compte administratif de 2011 ; ce résultat est notamment dû à l’augmentation modeste du taux de la taxe sur les cartes grises, augmentation que nous avons appelée de nos voeux. Malgré cette augmentation, notre Région reste très compétitive, pour utiliser un mot à la mode, en matière de taux de taxe sur les cartes grises. Ce sujet illustre bien l’équilibre délicat qu’il faut trouver entre les recettes de la Région, le budget des ménages et l’effet d’une taxe comme celle-ci sur l’utilisation de la voiture dans son aspect environnemental.

Ce qui étrangle les Picards dans les coûts des trajets quotidiens, c’est beaucoup plus l’éloignement entre le lieu de vie et le lieu de travail que l’augmentation de cette taxe. Permettre aux Picards de vivre au plus près de leur travail, en accompagnant les projets logements comme nous le faisons et en développant le transport ferroviaire, constitue la vraie réponse économique et environnementale.

Dans le même temps, des efforts ont été faits pour limiter les dépenses de fonctionnement et d’investissement, moins 47,3 M€ au total, contribuant ainsi à la diminution de la dette.

 

Notons également que la capacité de désendettement de la Région a été nettement améliorée, elle est passée de 4,7 années au CA 2011 à 3,4 au CA 2012, revenant ainsi dans la moyenne nationale. Vous le signaliez, Président, dans votre intervention. Nous regrettons cependant que le taux de réalisation soit en baisse par rapport à 2011. Mais nous le savons, ce résultat est la conséquence des difficultés que rencontrent nos partenaires à mettre en place certaines actions que nous cofinançons. Nous savons qu’il n’est pas facile pour certaines collectivités de taille modeste d’assurer l’ingénierie de certains projets et nous examinons avec intelligence les prolongations de délais demandées ; cependant, la règle du jeu est bien établie et bien communiquée dès le début, et à un moment donné, il est donc normal et sain budgétairement que nous stoppions ce blocage de crédits non consommés.

Si des efforts ont été faits pour contrôler les dépenses, les investissements n’ont pas été négligés pour autant. Rappelons que lors de notre arrivée en 2004, tout était à faire. Si les investissements sont légèrement en baisse, ils restent néanmoins largement au-dessus de ce qu’ils étaient lors de notre arrivée en 2004 et, encore une fois, le contexte fiscal dans lequel nous sommes à présent a considérablement évolué depuis. Nous savons tous l’importance dans l’économie locale des investissements publics ; ce haut niveau d’investissement doit donc tous nous satisfaire au regard de la bouffée d’oxygène qu’il apporte aux entreprises retenues.

Le BS 2013 se caractérise par l’inscription de 169 M€ d’autorisations de programme supplémentaire dans la politique des transports. La Picardie réaffirme ainsi sa volonté de fournir des infrastructures et du matériel de qualité pour développer davantage l’utilisation du train dans notre région.

Depuis 2004, les investissements successifs se sont révélés payants et ont été suivis par une augmentation importante du nombre d’usagers quotidien. En tant qu’écologistes, cela ne vous étonnera pas, nous y sommes bien évidemment favorables et nous veillerons, comme vous tous, je n’en doute pas, à ce que la qualité du service soit également prise en compte dans la prochaine convention avec la SNCF.

Au-delà des chiffres, des additions et soustractions, la Région Picardie réaffirme sa volonté de poursuivre les politiques portées jusqu’à présent par la majorité, tout en veillant à réduire chaque année la dette de la collectivité, et ce de manière significative.

C’est donc une Région responsable financièrement, qui réduit la dette, mais aussi responsable envers la population, qui poursuit des politiques en dehors de ses compétences obligatoires et pour autant indispensables pour les Picards. Je parle ici du logement et de la mise en place du plan d’isolation pour lutter efficacement contre la précarité énergétique, même s’il faut aller plus loin et intensifier les actions en faveur de la transition énergétique comme le fait remarquer l’avis du CESER sur le budget supplémentaire.

La politique environnement-santé, je rappelle que la Picardie est l’une des trois Régions à avoir mis en place des actions concrètes pour prévenir et lutter contre les maladies chroniques directement liées à notre environnement.

La coopération décentralisée doit également être portée car il est aussi de notre responsabilité de contribuer au développement des pays du sud et de favoriser les échanges culturels entre nos nations ainsi que le déploiement de la démocratie.

Je pense aussi à la culture, indispensable, comme Alain Reuter, en temps de crise, et trop souvent, et je ne parle plus que de la culture, variable d’ajustement, dans l’élaboration des budgets.

Pour finir, nous tenons à remercier l’ensemble des services qui accomplissent un travail de qualité au quotidien et plus particulièrement la direction des finances pour l’excellent travail qu’elle a fourni dans la gestion de la collectivité.

Pour toutes ces raisons, le groupe Europe Ecologie – les Verts votera donc pour ce budget supplémentaire.

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