Session du 31 mai 2013 : intervention de Christophe Porquier sur la MOTION PRESENTÉE PAR LE PRESIDENT DU CONSEIL REGIONAL
M. LE PRESIDENT : « Goodyear doit s’engager sur une solution industrielle pour son établissement d’Amiens Nord.
Le Conseil régional prend acte aujourd’hui du fait que la stratégie de cession par Goodyear de son activité agraire pour l’Europe n’a pas abouti. En effet, les démarches entreprises auprès du groupe Titan, ainsi que la recherche d’autres repreneurs menée au plan international n’ont produit à ce jour aucun résultat.
Le Conseil régional souhaite rappeler qu’en aucun cas l’absence de repreneur n’autorise Goodyear à s’affranchir de ses responsabilités quant à l’avenir du site Amiens Nord.
L’activité du site dépend de la seule volonté du groupe Goodyear. Il lui appartient de trouver une solution industrielle interne ou externe qui permette à ce site de garder sa vocation industrielle. Une logique qui consisterait à compenser la fermeture du site par une seule contribution financière n’est pas acceptable. C’est une solution industrielle que nous voulons.
Les élus du Conseil régional expriment leur soutien aux salariés de Goodyear engagés dans la défense de leurs emplois et de l’activité du site.
Le Conseil régional demande au groupe Goodyear de redéfinir un projet industriel sur le site d’Amiens, projet créateur de valeur et d’emplois. »
(…)
M. PORQUIER : Merci monsieur le Président. L’initiative de cette motion est un sujet extrêmement important pour Amiens, pour la Picardie et au niveau national. Je pense qu’il serait malvenu, sur la proposition de M. Coulon, de diluer les responsabilités. Il y a quand même un fait, cette semaine encore. Si c’est bien avéré, on va voir, mais si les pneus Titan ont vraiment été importés en Europe, ce serait une preuve flagrante de la stratégie bien anticipée de Goodyear sur le site en Europe.
Il faudrait éviter de dire que c’est l’Etat qui doit s’occuper de tout, alors qu’il y a une stratégie très claire, comme l’a dit le Président Gewerc, depuis longtemps de Goodyear qui se dessine sur ce sujet.
Les brevets, pour commercialiser les pneus agraires, ont déjà été délégués à Titan sur l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord. La situation reste toujours confuse pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen Orient. Il semblerait que les décisions aient déjà été actées depuis longtemps au niveau de la direction du groupe mais que tout cela soit dissimulé.
Il faut là aussi, à un moment donné, pointer clairement les responsabilités, qui ne sont pas celles d’une « boîte » où il y aurait un conflit social qui rendrait cette entreprise ingérable, etc. ce qui viserait à victimiser les salariés et leurs représentants élus, ou les collectivités, ou l’Etat qui deviendraient responsables par défaut. Il y a bien une stratégie d’un groupe, d’une multinationale, qui est poussée jusqu’à son bout dans la plus grande dissimulation. C’est ce qu’il faut aussi à un moment donné pointer très clairement.